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MEM Trio

Jeudi

à l'

Auditorium de l’Ecole de Musique

15 rue Taillepied, 69540 Irigny

Saison

2019-2020

Mathilde Malenfant, Joachim Expert et Patrick Maradan (harpe, piano et contrebasse)

Le MEM (Malanfant-Expert-Maradan) : que vient faire une harpe dans un club de Jazz ? Improbable ? Impromptu ? Incongru ? Il faut sortir et écouter la musique qui se fait en ce moment : diverse, créative multiforme, et c'est le choix De Joachim Expert au piano qui multiplie les formules et occasions de rencontres mariages d'un soir entre instruments styles, formations diverses (en trio pour ce soir, quintets à "géométrie variable", à 16 et plus (Rendez-vous). Et le choix aussi de Mathilde Malenfant, harpiste de formation classique. Tous deux échangent leurs expériences depuis quelques années déjà tant, au niveau du style que de l'arrangement de la composition , de l'expérience et de la rencontre avec divers musiciens classique ou de Jazz. Ce soir c'est Patrick Maradan qui officie à la basse, puisqu'il est de toutes les belles occasions de faire de la musique. Le MEM est toujours autre : ce que j'ai entendu n'a pas laissé de me surprendre plus qu'agréablement . Avant le concert : l'accordage de la harpe tout d'abord est un art. Et surtout pendant : j'ai entendu quelques standards de jazz (Beautifull Love, Santa Claus is going to town , Things ain't what they used to be (Mercer Ellington- à l'archet Patrick a ressuscité Slam Steward) et dieu que ça swingue, que Joachim, c'est clair et délicieux ! Des choses plutôt africaine où la polyryhmie binaire et ternaire enchante (un chant mauritanien Joy , un Afro blues ou la harpe se déguise en Kora (vous savez, la harpe-luth mandinque) quand elle ne chante pas comme une guitare espagnole dans une suite de Manuel de Falla (Nana, Paulo, Asturiana) dans le Spain de Corea...J'ai donc entendu du Corea et Cristal Silence m'a ému : Joachim interprête et vivifie ce qu' il touche : dans Prayer d'Ernest Bloch j'ai entendu le chant yiddish après une page lumineuse qui succédait aux plaintes un peu hispanisantes et sombres du début, un combat de l'ombre et de la lumière. Et quelques composisitions personnelles. Le génialement joyeux, très swinguant et viril Contrebass heroe de Joachim et le mélancolique et profond Unnamed lake de Maradan, avec un superbe chorus de Patrick. Le choix est à la diversité et à la fuite de l'exclusive : la philosophie de l'ensemble : "L'harmonie, la mélodie, le rythme et la forme" : les quatre éléments de la musique. C'est la façon de les doser, de les timbrer, de les déstructurer parfois qui fondent les différents styles musicaux... ces styles peuvent se rencontrer, s'apporter, s'unir tout en gardant leur identité propre". Le plus étonnant, est que cette démarche apparemment abstraite s'incarne de façon si vivifiante. Nous sommes loin des tentatives de "synthèses" d'ELP (Emerson, Lake and Palmer). Ici nous avons affaire à des rencontres, des mariages, des saveurs ou chaque style conserve son âme. Vous ne vous étonnez donc pas si je vous dis que nous aurions achevé le deuxième set avec un Bebop de Gillespie qui succédait à En bateau de Debussy, si un spectateur enthousiaste, intempestif et amical n'avait réclamé (et il n'eut pas tout à fait tort) un All of me désuet et candide à souhait. Bref j'ai entendu, avec bonheur, de la musique ! Bernard Otternaud

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